Contrôler les algues dans l’aquarium
Les algues sont naturellement présentes sur la terre depuis des millions d’années … sans algues, la vie telle que nous la connaissons deviendrait impossible (cf l’atmosphère). Même une rivière parfaitement propre a des algues (mais trop serait un signe certain de déséquilibre et pourrait nuire à la faune); laissez un verre d’eau pendant un certain temps dans votre jardin et, tôt ou tard, les algues s’y inviteront (les spores pouvant voyager dans l’air).
Ceci étant dit, c’est un tout autre problème lorsqu’il s’agit d’une véritable explosion d’algues, qui rendent l’aquarium non seulement inesthétique mais qui alourdissent la maintenance et font mourir les plus belles plantes !
Dans un bac nouvellement installé (moins de 6 mois) il est normal de trouver des algues. Ensuite, idéalement, les algues devraient rester sous contrôle et en faible quantité.
Vous trouverez ci-dessous une série de conseils pour ne pas laisser les algues prendre le dessus et garder un aquarium et des plantes saines :
Comment les contrôler ?
- Placer l’aquarium le plus à l’abri possible de toute lumière naturelle directe ou excessive (à défaut, on peut coller une feuille de papier/carton noir sur le côté de l’aquarium qui reçoit la lumière du soleil);
- Faire pousser des plantes dans votre aquarium, si possible des plantes à croissance rapide pour commencer. En effet, les plantes entrent en compétition avec les algues et absorbent nitrates et phosphates en excès. Sans plantes, ce sont les algues qui seules en profitent, ce qui peut les faire proliférer. Vous pouvez consulter notre rubrique plantes, vous verrez, même avec des poissons rouges, un bel aquarium planté, ce n’est pas sorcier!
- Éviter le surpeuplement ou les aquarium trop petits: on le dira jamais assez, mais la majorité des bacs à poissons rouges sont surpeuplés ou sous-dimensionnés. Résultat : les poissons produisent une grande concentration de nitrates et de phosphates, lesquels servent de nourriture aux algues. Pour la même raison, il faut s’efforcer de nourrir raisonnablement ses poissons.
- Faire des changements d’eau réguliers peut prévenir la montée excessive des nitrates et surtout des phosphates. Un changement de 10 ou 15% par semaine vaut mieux qu’un changement de 20% à 30% par quinzaine. Encore faut-il que l’eau de votre robinet ne soit pas elle-même déjà chargée en nitrates et/ou phosphates. Si c’est le cas (souvent dans des régions d’agriculture intensive), vous pouvez utiliser une résine dans un des compartiments de votre filtre ou un produit de type Tetra Nitrate Minus à défaut.
- Injecter du CO2 : une concentration insuffisante en CO2 nuit à la bonne pousse des plantes, ce qui encourage indirectement le développement des algues. Voir le lien en bas de page pour plus d’informations sur l’injection de CO2 dans l’aquarium et ses bénéfices.
- Utiliser un éclairage de bonne qualité et ajuster la durée d’éclairage : 8 à 12 heures maximum par jour suffisent largement dans la plupart des cas. L’éclairage devra être adapté aux plantes (puissance + spectre lumineux) : par exemple, un éclairage fort pour des plantes à croissance lente et aux besoins en lumière modérés profitera inévitablement aux algues; à l’inverse, si l’éclairage était trop faible pour les plantes, elles le feront savoir, en dépérissant ou en poussant mal … ce qui profiterait encore aux algues.
- Ajouter des poissons « mangeurs d’algues » ou « lèche-vitres » : ces poissons sont censés se charger de brouter les algues récalcitrantes. Mais attention quand vous les choisissez si vous disposez d’un aquarium de volume modeste : certains vendeurs peu scrupuleux n’hésitent pas par exemple à vendre sans précautions certaines espèces de locaridés qui une fois adultes deviennent de véritables « monstres » de 50cms ou même 1 mètre ! A partir de là, à moins d’investir dans un aquarium de plusieurs centaines de litres, ces poissons connaîtront sans aucun doute une fin cruelle. De même, que feriez-vous, si dans un aquarium de surface et de volume modestes, les algues venaient à manquer ? Un autre critère important est à prendre en compte si vous voulez les mélanger avec des poissons rouges : assurez vous avant tout achat que le poisson « lèche-vitre » que vous souhaitez acheter n’est ni territorial ou agressif ainsi que de la compatibilité des températures et du pH.Le plus prudent est donc de se renseigner avant d’acheter tout poisson inconnu, par exemple sur un forum (voir la liste sur notre page de liens aquariophiles), à l’aide d’une revue ou bien d’un atlas des poissons : car si vous le faites après, ce sera peut-être trop tard !En matière de lutte contre les algues, l’efficacité de cette méthode dépend largement du volume de votre aquarium, du nombre de poissons et bien-sûr de l’espèce choisie : certains de ces poissons se révèlent ainsi de fidèles alliés dans la lutte contre les algues alors que d’autres s’intéresseront petit à petit aux plantes (surtout si les algues viennent à manquer), ou alors ne s’intéressent aux algues que lorsqu’ils sont juvéniles; ou bien encore se tourneront de plus en plus vers la nourriture artificielle, accessible sans effort, destinée aux autres poissons. Dernier point : l’ajout de tout poisson, qu’il soit mangeur d’algues ou non, ajoute à la bio-masse, ce qui peut en retour favoriser de nouvelles algues : le bénéfice est-il toujours supérieur aux avantages?
- Nettoyer régulièrement à l’aide d’une raclette à algues les zones où elles se développent.
- Les résines anti nitrates ou anti phosphates permettent d’en réduire significativement la concentration mais ne s’attaquent pas aux vraies causes du problème. Toutefois, si le problème était causé par la présence excessive de nitrates ou de phosphates dans l’eau du robinet, ce serait alors une solution efficace (une autre étant l’utilisation d’eau osmosée, qui sera ensuite re-minéralisée).
- Utiliser des produits chimiques est généralement déconseillé car c’est une solution à court terme et qui peut parfois endommager les plantes (les algues et les plantes sont très proches : il est donc difficile de se débarrasser de l’un sans nuire à l’autre). Le premier problème est que les algues sont souvent anéanties dans un temps très bref : en pourrissant, un grande quantité de nitrates/phosphates sont relâchés et la boucle est bouclée ! La limite de cette méthode est surtout qu’elle ne corrige pas les causes du problème d’algues, mais limite seulement les effets de manière temporaire.