Pourquoi le bocal à poisson rouge est-il une pratique cruelle?
On a coutume de dire que le poisson rouge est relativement rustique. Il est vrai qu’il figure sans aucun doute parmi les poissons les plus tolérants. Mais cela ne signifie absolument pas qu’un simple bocal non filtré ou qu’un “mini-aquarium” lui conviennent, au contraire.
En effet, les poissons rouges grossissent relativement vite et produisent beaucoup de déchets organiques : c’est pourquoi le bocal à poisson rouge / la boule à poissons rouges/ le mini-aquarium ne leur permettra de vivre que très peu de temps et dans des conditions détestables car :
- L’oxygène vient rapidement à manquer dans un si faible volume : le(s) poissons asphyxie(nt) lentement mais sûrement;
- Les écarts de température sont énormes et très rapides, ce qui stresse les poissons et favorise l’apparition de maladies;
- Les poissons s’empoisonnent avec leurs propres déchets (ammoniaque notamment, la substance qu’on sent dans l’urine, qui brûle les branchies des poissons);
Les poissons rouges élevés en bocal ont une espérance de vie généralement très courte.
Photo : anothersarah sous licence CC BY-NC-ND
Pour de meilleures conditions de vie
Un bref rappel de la législation française :
“Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce” ( N°76-629 du 10 juillet 1976) : ces conditions sont – entre autres – la possibilité de respirer correctement (impossible en bocal) dans une eau suffisamment propre (non polluée), de se nourrir correctement (proposition incompatible avec la première en bocal : la nourriture pollue rapidement un volume aussi petit en très peu de temps) et d’avoir un espace suffisant.
L’animalerie dans laquelle je me rend est l’exemple d’un magasin sérieux : si l’on achète des poissons, la première question est “avec quels autres poissons souhaitez-vous les mettre?” (pour repérer une incompatibilité éventuelle inter-espèces); et : “votre aquarium est démarré depuis quand ?” (pour savoir si vous avez un bac filtré fonctionnant correctement ) puis “quelle est la taille de votre aquarium ?” si la réponse est un peu hésitante. Cela ne fait pas fuir le client, au contraire (car c’est que celui-ci, trop souvent, n’ose simplement pas demander) !
RESPONSABLES D’ANIMALERIE, DE SUPERMARCHÉ OU ORGANISATEURS DE KERMESSES : PRENEZ VOS RESPONSABILITÉS ! REFUSEZ DE VENDRE DES BOCAUX A POISSON ROUGE OU MINI-AQUARIUM ET REFUSEZ ÉGALEMENT DE VENDRE DES POISSONS ROUGES EN BAC NON FILTRÉ !
Pour répondre à cette question, voici un court extrait d’article trouvé sur le site de la BBC, traduction ci-dessous (url : http://news.bbc.co.uk/1/hi/sci/tech/2983045.stm) intitulé “les poissons peuvent souffrir, révèlent les scientifiques.”
Par Alex Kirby – 30/04/2003.
La première preuve sérieuse de la perception de la douleur aurait été découverte par des scientifiques britanniques.
Les poissons ont des récepteurs de la douleur, comme nous.(…)
Les scientifiques ont découvert des zones sur la tête des truites qui répondent à des stimuli entraînant des dommages.
Il ont aussi trouvé que les poissons montraient des réactions lorsqu’ils sont exposés à des substances dangereuses.
La question de savoir si les poissons sentent ou non la douleur a été très longtemps un sujet de discussion entre pêcheurs et activistes pour la cause animale.
La recherche, menée par une équipe de l’Institut Roslin de l’Université de Édimbourg est publiée par l’académie nationale des sciences britannique.
Les chercheurs, conduits par le Dr Lynne Sneddon, disent que la réaction comportementale et physiologique des truites après exposition à des substances nuisibles est comparable à celle des mammifères les plus évolués (…)